Il est à peine 10 h un matin de juillet, le soleil tape fort, aucun vent en vue. Vous êtes en train de tondre une pelouse, de laver des vitres à l’extérieur ou de travailler sur un chantier sans climatisation.
Tout à coup, votre collègue s’arrête, visiblement étourdi. Son visage est rouge, sa respiration courte, et il vous dit que sa tête tourne. Coup de chaleur? Très possible.
Quand on travaille dans des environnements chauds, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs, il faut être vigilant. Parce que les coups de chaleur, eux, ne prennent pas de pause.
Travailler à la chaleur, c’est plus complexe qu’un simple « il fait chaud »
La température, ce n’est pas juste ce que votre téléphone affiche. La sensation de chaleur peut varier grandement entre un local mal ventilé, une zone d’ombre à l’extérieur ou un plein soleil à midi.
C’est pourquoi la CNESST recommande de s’appuyer sur un indicateur qui tient compte de plusieurs facteurs :
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la température réelle
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le taux d’humidité
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la circulation de l’air
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le rayonnement solaire
Autrement dit, cet indice mesure la chaleur réellement ressentie par le corps.
Comment calculer la température corrigée?
🧠 À partir d’ici, vous pouvez sortir votre calculatrice ou un bon vieux papier-crayon.
🔹 Étape A – Prendre la température de l’air à l’ombre.
Relevez la température actuelle à l’ombre sur votre site de travail (à l’aide d’un thermomètre ou d’une application météo, selon la situation).
🔹 Étape B – Ajuster selon l’humidité relative :
Utilisez le tableau suivant pour ajuster votre température en fonction du taux d’humidité :
🔹 Étape C – Ajuster selon l’ensoleillement :
Si vous mesurez la température sur place :
Si vous utilisez une application météo locale :
🔹 Étape D – Ajuster selon les vêtements :
Les vêtements peuvent grandement affecter la capacité du corps à dissiper la chaleur.
💡 Plus le vêtement est imperméable, plus il empêche la sueur de s’évaporer. Résultat : la température corporelle monte plus vite. Dans ce cas, le risque de coup de chaleur augmente considérablement.
L’effort physique compte aussi
Travailler au soleil, c’est une chose. Mais travailler au soleil tout en bougeant constamment, c’en est une autre. Plus l’effort est intense, plus le corps chauffe… et plus il a besoin de sueur pour se refroidir. Résultat : on se déshydrate plus vite, et le risque augmente.
La CNESST classe les tâches en trois niveaux d’intensité. Voici quelques exemples concrets à titre de repère :
🧠 À retenir : deux personnes exposées à la même température extérieure ne ressentiront pas la même chaleur si l’une balaie tranquillement un plancher et l’autre transporte des sacs de 20 kg dans les escaliers.
Recommandations concrètes
À ce stade, vous avez :
- Relevé la température ambiante
- Appliqué les ajustements liés au lieu, à l’exposition et aux vêtements
- Identifié le niveau d’effort requis
Avec ce chiffre final, référez-vous au tableau ci-dessous pour connaître :
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la quantité d’eau à boire
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la durée des pauses à respecter
Interprétation rapide des zones :
🟩 Vert pâle : Risque faible. Des mesures temporaires doivent être discutées avec l’employeur.
🟨 Jaune : Risque modéré. Des mesures de prévention doivent être mises en place.
🟥 Rouge : Risque élevé. Des mesures renforcées sont obligatoires.
🟦 Bleu : Indications pour l’hydratation.
👉 1 verre = 250 ml (8 oz)
👉 Ne jamais dépasser 1,5 litre d’eau par heure, même en grande chaleur.
💡 Ces repères servent à prévenir les malaises liés à la chaleur avant qu’ils ne deviennent graves. Même si vous vous sentez bien, il est essentiel de respecter les consignes.
En résumé
Travailler à la chaleur, ce n’est pas une question de tolérance individuelle, mais de prévention. Peu importe la tâche ou l’environnement, il existe des gestes simples et concrets pour réduire les risques :
✅ S’hydrater régulièrement
✅ Adapter le rythme de travail
✅ Prendre des pauses fréquentes
✅ Porter des vêtements adaptés
✅ Être à l’écoute de son corps… et de ses collègues
Parce qu’au bout du compte, aucun travail ne vaut de mettre sa santé en jeu.
📌 Toutes les données, tableaux et recommandations présentés dans cet article sont issus du site officiel de la CNESST : Travailler à la chaleur : mesures préventives.